A Plédéliac, commune du département des Côtes d'Armor, on est particulièrement "branché" sur ... le passé.

Depuis plus de vingt ans existe la Ferme d'Antan, au village du Saint-Esprit des Bois, où l'on peut voir ce qu'était une ferme classique des années 20. Pour compléter ce panorama, tous les ans, les bénévoles réunis autour de cette structure organisent le premier dimanche d'août la "fête du pain" et à la fin du mois d'octobre la "fête de la châtaigne" dédiée bien sûr à ce fruit inimitable que l'on trouve à profusion dans la forêt de l' Hunaudaye toute proche, mais encore au cidre, boisson très populaire dans la région.


Voici les secrets de la fabrication du cidre à l'ancienne ("la pil'rie d'pommes").

Première étape

Ramasser les pommes et les stocker comme autrefois sur un lit de genêts bien alignés et sens inverse des ardoises sur un toit afin de pouvoir les reprendre facilement à la pelle (chez moi "le palis") et les mettre dans un panier ("une cache") en bourdaine (bourzaïne)  pour les porter au moulin à pommes

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On voit les genêts bien alignés, les pelles, le panier.
Mais ce qu'on ne sent pas, c'est cette bonne odeur de pommes de diverses variétés qui ont mûri ensemble
dans le tas !

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Le manège ("manaïje")

 

Deuxième étape

Ecraser les pommes. Ici cela se fait vraiment à l'ancienne puisqu' elles sont éparpillées ("egaillées") dans un "tour", un ensemble de morceaux de granit évidés dans lequel tourne une grosse pierre ronde également en granit et tirée par deux ânes qui "tournent" autour du manège.

 

Troisième étape

Faire la "motte" sur le pressoir ("pressoué"), c'est-à-dire disposer des couches de pommes écrasées séparées par de la paille soigneusement ramassée à la main pendant la moisson, bien alignée dans les deux sens. Cela permet aux couches successives de ne pas "ébouler" et quand on "tirera" la motte, le jus s'écoulera le long des pailles.

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On utilise une équerre en bois
pour mouler les couches de pommes.

A remarquer la vis et le gros écrou ("le vire") qui vient serrer à l'aide d'une solide barre de fer le tas de pommes écrasées sur lequel on aura disposé une rangée de planches d'au moins cinq centimètres d'épaisseur et deux grosses poutres en bois ("les moutons") que l'on ne voit pas ici parce que la motte n'est pas terminée.

Il ne reste plus qu'à recueillir le jus des pommes qui s'écoule dans une cuve en bois sous le pressoir et à le porter dans le fût où il va se mettre à fermenter ("bouede") dans quelques jours pour donner ce fameux cidre nouveau ("cid' nouvé") dont on était friand quand on était jeune car il est très fruité mais qui ne plaisait pas toujours aux "vieux" habitués à du cidre plus âpre.
Remarque: les mots entre parenthèses et en italique sont des mots de gallo, employés chez moi, à Lanrelas, par mes parents quand ils parlaient de la fabrication du cidre et que j'ai tenu à restituer car ils font eux aussi partie du patrimoine.

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